Rusty James (Rumble fish)
De F.F. COPOLLA, 1983, USA

Avec Matt Dilon (Rusty James, le petit frère, Mickey Rourke, le grand frère, dans les 2 rôles principaux (à mon avis leur meilleur rôle de toute leur carrière, pourtant riche et intéressante). Mais aussi avec Denis Hooper (qui joue le rôle du père alcolique des 2 frères), Diane Lane (la petite amie de Rusty James-Matt Dilon)... et puis Nicolas Cage (dans un excellent second rôle, avant qu'il ne devienne l'immense comédien que l'on connait).
Et puis, dans un petit coin du film, en barman philosophe, l'inénarable et excellent Tom Waits...
Et dans le rôle du méchant flic, Willima Smith...
Une direction d'acteurs, quels acteurs !, époustouflante, dans des décors comme seul Coppola sait en créer. Un éclairage, une lumière, un grain, un rythme, tout relève du chez d'oeuvre.
L'histoire est tirée d'une nouvelle de S.E. Hinton (qui joue un petit rôle d'une prostituée). A priori, la nouvelle traîte d'un sujet pour adolescent, avec bagarres, belles américaines, flirts et relations conlictuelles de générations. Mais, entre les mains de Coppola, a priori seulement. Parcequ'en fait, il n'en est rien.
Mais il faut le voir ce film pour le vivre, de l'intérieur. C'est triste et beau, comme une tragédie grecque. C'est violent et poétique. C'est psychanalytique à souhait, réaliste, vivant, décallé, tourmente, écorché, comme les personnages.
Et puis, et puis, il y a Mickey Rourke et son daltonisme ! Pas n'importe lequel. Celui qui fait que le film est tout en noir et blanc tant que l'on voit le monde à travers le regard de Motorcycle Boy... sauf, sauf, certains poissons rouges, pas n'importe quels poissons rouges, ceux qui se dévorent entre eux (Rumble fish). Et puis, il est presque sourd aussi Mikey Motorcycle Boy. La bande son est impressionnante quand il s'agit d'écouter le monde avec son oreil détraquée.
Et puis, il y a la beauté d'ange de Matt Dilon (ange aux ailes de cuir)... et sa naïveté, sa violence, son amour fraternel, fratricide.
Et puis, il y la mort, le temps qui s'écoule, arrêtez vous sur la scène où le flic, entre les 2 frères, sur la place de la ville au pied d'une impropable horloge géante, menace Motorcycle Boy, tandis que Rusty lui demande pourquoi il en veut tellement à son grand frère.

Le tout est baigné dans une musique de Stewart Copeland (vous savez, le petit guitariste de Police, le petit groupe qui a fait un peu parler de lui à son époque...).


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